mardi 3 mai 2011

Antoine Vitez

Groupe Jaurès a dit…
Voici donc l'article publié par notre grand aïeul A. Vitez dans "Le journal de Chaillot" en 1984 à propos "d'une expression ancienne, une idée d'avant-guerre: le Théâtre d'Art... ... Je l'aime pour ce qu'elle a de provocant. Il est aisé de faire salle pleine, les procédés sont connus, le tout est de savoir que la mode change, mais ce qui est demandé à un théâtre national, sa mission, est de rassembler autour de lui sur un petit nombre de principes des gens qui se reconnaîtront en lui, l'aimeront et le distingueront, le soutiendront parce qu'il sera le lieu d'une expérience unique, originale. C'est cela que contiennent les mots de "théâtre d'art" (auxquels Stanislavski ajoutait justement ces autres mots: "accessible à tous"), et c'est bien ce théâtre-là que Vilar fut ici même le continuateur. Il sut résoudre l'énigme éternellement posée aux artistes: faire de la recherche l'objet même de la production, et de cette recherche ainsi produite l'objet du rassemblement du public. Trente ans plus tard, la recherche ne porte plus sur les même points, mais la question qui nous est posée n'a pas changé, nous y répondons de même manière en affrontant l'apparent paradoxe. Voilà la difficulté et le sens de notre travail: gagner autour de soi cette fraction du public prête à prendre les risques de la nouveauté. Cela fait beaucoup de monde, car l'audace est bien partagée. Mais il faut le savoir: le spectateur ici convié est appelé, lui aussi, à prendre part à une œuvre. Voilà: c'était donc il y a 27 ans... De l'eau a coulé sous les ponts et pourtant ces mots résonnent toujours. A nous maintenant!... Jacques V.

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